Exposition Céramique et Picasso – Hommage à Picasso Vallauris- Buitrago I – 2011
9 Juillet – 15 octobre 2011 | Salle d’exposition municipale, Buitrago del Lozoya.
La rencontre de Picasso avec la cité des potiers en 1946 serait le fait du hasard. Dans son livre Vivre avec Picasso Françoise Gilot raconte que, cet été-là, après une visite à l’exposition annuelle des potiers
au Nérolium de Vallauris, Picasso s’amusa à décorer trois petites pièces dans l’atelier Madoura de la famille Ramié sans y prêter grande importance. C’est seulement à l’été suivant, quand il en eut terminé avec l’hommage au monde méditerranéen dans le Musée d’Antibes, qu’il commença à s’intéresser sérieusement à la céramique et décida de s’installer à Vallauris.
« Il s’attaqua à ce métier dans un état d’esprit expérimental » dit-elle. Le peintre, toujours à la recherche de nouveaux chemins pour la création découvre là un nouveau mode d’expression très ludique qui lui permet de combiner la sculpture, la peinture et le dessin en détournant les usages utilitaires traditionnels de la poterie. Tout l’enthousiasme, la malléabilité de l’argile qu’il travaille jusqu’à la limite de ses possibilités comme ce qu’il appelle « la palette aveugle du potier », le mystère de la couleur finale de la pièce après la cuisson qui transforme les couleurs posées sur les vases lors de l’émaillage. La céramique entre ses mains devient sculpture. Se saisissant de formes existantes, la bouteille, le vase ou l’amphore il invente de nouveaux volumes et tout un monde de formes nouvelles, anthropomorphes ou animalières, par incision, pliure ou assemblage. Les anses de petites amphores deviennent les bras de gracieuses figures féminines, ses « tanagras » qu’il agenouille ou déhanche à sa fantaisie. Plié, le col d’une bouteille devient un nez entre ses mains, un vase ovoïde, un condor et, si l’on supprime l’anse et le goulot, c’est une chouette qui apparaît.
Entre juillet 47 et octobre 48, passionné par son travail, Picasso réalise 2000 pièces. Des expositions sont organisées au Musée Picasso d’Antibes et à La maison de la Pensée Française à Paris, créant un grand engouement pour la céramique. La paisible cité des potiers est transformée dès ce moment par l’afflux des touristes, qui associent désormais son nom à celui de Picasso, et l’arrivée de jeunes artistes qui veulent travailler dans le sillage du maître.