La magie des masques – Hommage à Picasso – Vallauris- Buitrago – X – 2021

19 Juin – 25 Juillet 2021 | Salle Municipale d’exposition de Buitrago del Lozoya

La fondation Manantial de Cultura et la Mairie de Buitrago avec l’Association Vallaurienne d’Expansion Céramique (A.V.E.C) vous proposent cette dixième exposition en hommage à Picasso, sur le thème La magie des masques

“J’ai compris que les masques n’étaient pas des sculptures comme les autres, mais des choses magiques”.
Picasso

L’exposition de cette année se déploie autour du thème du masque, ambigu et paradoxal, énigmatique par excellence, en ce qu’il dissimule en même temps qu’il révèle par une étrange magie celui qui l’a choisi. À l’origine de la révolution pictu- rale que représentent Les Demoiselles d’Avignon, il occupe une grande place au fil de l’œuvre de Picasso.

Des masques de nature diverse habitent l’imaginaire picassien. Ne l’a-t-on pas défini, d’ailleurs, comme « L’homme aux mille masques » ?

Tout a commencé avec sa découverte des masques africains, qui a radicalement changé sa conception de l’art. Fasciné par l’expressivité de leurs formes simpli- fiées ainsi que leur fonction sacrée, magique, d’exorcisme rituel contre la menace de forces obscures qu’on leur attribuait il a créé un nouveau langage plastique, en opposition marquée avec les canons de l’art occidental, qui abandonnait toute idéalisation pour approfondir l’exploration de ses expériences les plus élémen- taires et les plus intimes selon ses amours, ses rencontres ou les événements du monde.

Revendiquant dès lors une dimension autobiographique de sa création, par la ma- gie cathartique de masques de toute sorte derrière lesquels il se cache et se dé- voile tout à la fois, Picasso se dépeint à travers divers doubles métaphoriques qui sont autant d’autoportraits masqués dans lesquels il reflète diverses facettes de sa personnalité complexe et les différents moments de sa vie amoureuse. Arlequin, son alter ego mélancolique ou le Minotaure, qui incarne sa fureur créatrice et ses fougueuses pulsions obscures, ou encore les vieux Mousquetaires qui ne renon- cent pas à exhiber très virilement leur épée expriment, à la façon d’un exorcisme, ses sentiments, ses désirs ou ses terreurs.

Sous le signe de Protée les « mille masques » auxquels recourt le peintre lui per- mettent d’exorciser ses secrets les plus intimes sans les dévoiler pleinement, don- nant ainsi l’image d’une libre force créatrice sans cesse renouvelée et impossible à ranger dans une catégorie définie pour préserver, grâce à la multiplicité des masques, son aura irréductible de mystère.

L’exposition sera notre revanche après ce temps de tristes masques sanitaires qui ont confisqué nos sourires depuis déjà plus d’une année. Gardons l’espoir que tous les masques magiques des artistes pourront éloigner de nous les forces obscures de cette funeste pandémie, parions sur un avenir aux mille sourires et souhaitons longue vie au Pont de l’Amitié !

Madeleine et Pauline Arias