Liens & Métamorphoses – Hommage à Picasso – Vallauris- Buitrago – XII – 2023
01 Juillet – 01 Octobre 2023 | Salle d’eExposition Bibliothèque Municipale Eugenio Arias, Buitrago del Lozoya
« L’œuvre qu’on fait est une façon de tenir son journal » Picasso à Tériade 15 juin 1932
Catalogue
Catálogo VÍNCULOS Y METAMORFOSIS
Artistes
- Andelu
- Elena Canencia
- Bénédicte Capdeville
- Dominique Cesaro
- Danielle Cesaro-Alliez
- Piedad Crespo
- Federico Eguía
- Isabelle Fleury
- Amalia Forès Jackson
- Marcel Giraud
- Marie Claude Kerrenneur
- Patricia Lefort
- Enrique Linaza
- Manuela Machado
- Isabel Micaela
- Enrique Monreal
- Régine Oger
- Jorge Pastor Melo
- Jacqueline Piquer
- Teresa Robleda
- María Trillo
- Alfredo Wamba
Pour commémorer le 50ème anniversaire de la disparition de Picasso Métamorphoses des liens se propose de rendre hommage, non comme les années précédentes à l’une des figures récurrentes de son œuvre comme Arlequin, le Minotaure, Étreintes, l’Enfance , la Paix, la Magie des Masques ou la Musique mais, d’une façon beaucoup plus ouverte, à cette suite fascinante de métamorphoses des liens qu’il tisse avec le monde qui l’entoure qu’est son œuvre, placée sous le signe du défi permanent de se réinventer.
À travers une vertigineuse variété de styles Picasso n’a cessé de se renouveler, interrogeant sans répit formes et représentations pour inventer de nouveaux langages visuels qui puissent traduire sa perception intime de ses liens avec le monde qui l’entoure.
Après l’expressionnisme coloré des monochromies en Bleu et Rose la révolution les Demoiselles d’Avignon, où l’accent est davantage mis sur le volume, est le prélude à la déconstruction cubiste, (Portrait d’Ambroise Vollard,) avant le retour à une figuration classique dans une ligne ingresque (Olga à l’éventail) suivi d’un passage par un surréalisme qui frôle l’abstraction (Femme lançant une pierre- Le Baiser). Poussant toujours plus avant ses explorations artistiques avec d’autres techniques et d’autres supports il s’essaie au ready- made avec la Vénus du gaz quand il ne tente pas des assemblages d’objets de récupération deviennent des sculptures comme la Tête de taureau.
Cette énergie créatrice inépuisable, il la puise dans sa vie personnelle, dans les liens changeants qu’il tisse avec le monde qui l’entoure. C’est le parcours labyrinthique de sa vie que reflètent ces métamorphoses. Peintures, sculptures, dessins, gravures ou céramiques sont, selon ses propres mots, « les pages de son journal intime ». Sous des formes expressives changeantes il tient la chronique de la perception intime qu’il a de sa relation avec ses compagnes( comme il projette son monde intérieur dans les portraits de ses compagnes elles se métamorphosent selon que les liens s’approfondissent, se tendent ou se déchirent. Exemple avec Dora Maar) ou avec les amis qu’il rencontre dans le monde du cirque, du ballet ou du théâtre, mais aussi avec ses enfants, qu’il peint essentiellement dans leur jeune âge, sans oublier ses prises de position politiques comme lorsqu’il dénonce les horreurs de la guerre avec Guernica.
Les métamorphoses dans sa thématique sont aussi liées à ses nombreux changements de lieux de vie, ainsi la mythologie antique et les personnages de joyeux faunes et centaures qui fêtent la danse des nymphes dans un Eden méditerranéen apparaissent dans son œuvre lorsqu’il s’installe à Antibes avec sa nouvelle compagne Françoise Gilot et il retrouve ses racines espagnoles lorsque la proximité avec les villes taurines comme Arles ou Nîmes lui permettent d’assister, comme dans sa jeunesse malaguène, à des corridas.
Madeleine Arias