Enfance – Hommage à Picasso Vallauris-Buitrago VII – 2017

5 Août – 27 Octobre 2017 | Salle Municipale d’exposition de Buitrago del Lozoya

La fondation Manantial de Cultura et la Mairie de Buitrago avec l’Association Vallaurienne d’Expansion Céramique (A.V.E.C) vous proposent cette septième exposition en hommage à Picasso, sur le thème Enfance


 

Je n’ai jamais fait de dessins d’enfant. A douze ans je dessinais comme Raphaël, il m’a fallu une vie entière pour apprendre à dessiner comme un enfant.

Pablo Picasso

 

Après Céramiques, Minotaures, Faunes, Etreintes, Carmen et Arlequins c’est à  travers le prisme de l’Enfance dans l’œuvre de Picasso que les artistes du Pont sont invités à participer à la septième exposition du Pont de l’Art et de l’Amitié à Buitrago en juillet 2017.

L’enfance est très présente dans l’œuvre de Picasso, au cœur de sa  vie, de sa création et de sa réflexion sur sa peinture.

Dès ses premières toiles et dans toutes les périodes de sa peinture les portraits d’enfants sont nombreux. Enfants de sa famille d’abord : il peint ses sœurs et la magistrale fillette en rouge aux pieds nus alors qu’il n’a que 14 ans, enfants de la rue et enfants du monde du cirque, acrobates ou arlequins pendant ses premières années à Paris. Ensuite ce seront ses propres enfants : Paulo dès son plus jeune âge, Maya et sa poupée, plus tard de nombreuses représentations de Claude et Paloma et aussi des enfants rêvés, la petite princesse et ses ménines dans les 58 variations sur les Ménines de Vélazquez.

L’enfance c’est aussi, d’une façon plus générale l’esprit d’enfance, cet esprit ludique, ce goût du jeu qui poussait Picasso à une remise en jeu inlassable de son art, toile après toile, cette effervescence créatrice qui lui faisait prendre son pinceau tous les jours de sa vie, travaillant souvent sur plusieurs toiles en parallèle  dans la même journée. Il a conservé toute sa vie des caractéristiques de l’enfant prodige qu’il a été, bousculant très tôt les hiérarchies. L’anecdote est bien connue, il avait à peine 12 ans lorsque son père, un peintre reconnu à Malaga, et qui était son professeur de dessin, se sentant dépassé par le talent de son élève lui remit sa palette et ses pinceaux et renonça à continuer à peindre. A partir de là les différentes étapes de sa peinture seront toujours un moment d’insurrection, un nouveau défi que Picasso se lance à lui-même et à la tradition. L’audace de sa création va si loin que parfois, même ses amis les plus proches en sont effrayés  ne voyant qu’une provocation dans Les Demoiselles d’Aviñó en 1907 ou plus tard  dans les tableaux de la fin de sa vie comme La Pisseuse ou encore dans les sculptures réalisées à partir d’objets de récupération.

Mais si Picasso a conservé toute sa vie l’énergie créatrice de l’enfance il a eu en revanche à  lutter contre sa prodigieuse facilité pour le dessin académique pour conquérir l’innocence  plus expressive du dessin d’enfant. « « Dans chaque enfant il y a un artiste, le problème est de savoir comment rester artiste en grandissant » déclarait-il. Très tôt entraîné par son père à l’art du dessin, à l’âge de douze ans, il ne dessinait pas avec la spontanéité  naturelle d’un enfant. Sa fierté était d’avoir réussi à la fin de sa vie à assumer cette prodigieuse liberté du trait et de la couleur  qui sont l’apanage de l’enfance, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.